Agenda
YERRES : EXPOSITION "RETROSPECTIVE JACQUES TRUPHEMUS - L'INTIMITE REVELEE" A LA PROPRIETE CAILLEBOTTE
Du 25/03/2017 au 23/07/2017
Propriété Caillebotte, 8 Rue de Concy, 91330 YERRES
Du 25 mars au 9 juillet 2017,
PROLONGATION JUSQU'AU 23 JUILLET 2017
Rétrospective Jacques Truphémus
"L’intimité révélée"
Les salles d’exposition de la Ferme Ornée au sein de la Propriété Caillebotte à Yerres, accueillent une soixantaine de tableaux de Jacques Truphémus et vont
offrir au public francilien la première rétrospective de ce peintre lyonnais.
Ce sera l’occasion de suivre en continu le déroulement de sa carrière, depuis l’immédiat après guerre jusqu’à ses dernières toiles réalisées en cette fin d’année 2016 et de lever le voile sur cet artiste aussi discret qu’inspiré. Ses thèmes favoris, pour ne pas parler de ses obsessions, s’y retrouveront en suivant le parcours choisi par le commissaire de l’exposition dans les six salles du circuit de visite.
La première sera consacrée aux autoportraits, qui tous le situent devant une toile vierge, comme pour mieux rappeler qu’il est avant tout peintre. Puis on découvrira les scènes lyonnaises, que ce soient les quais de la Saône ou les cafés, proches de son domicile qu’il évoque inlassablement comme s’il ne pouvait y échapper. A partir des années 1980, Jacques Truphémus passe ses étés dans les Cévennes qui deviennent un thème récurrent de sa peinture, nature luxuriante de la forêt environnante ou plus curieusement scènes d’intérieur et de son atelier qui se pare aux couleurs de la nature. Dans la salle suivante, on découvrira les natures mortes, celles que Jacques Truphémus appelle malicieusement « vies silencieuses », dont il découvrit au musée de Grenoble l’existence et qu’il étudie depuis avec une constance minutieuse.
Entre Cézanne et Chardin, il s’attache plutôt à la palpation de la matière et à son rayonnement qu’à la définition des formes. Cette peinture des paysages et des objets pourrait laisser croire que Jacques Truphémus privilégie un monde désincarné et se retire en son fort intérieur. Les portraits de sa femme Aimée suggèrent l’inverse et laissent entrevoir dans ces visions de femme aimante, couchée ou assise, l’immatérialité d’un sentiment que rien ne peut arrêter.
L’exposition s’achève avec une salle consacrée aux nouveautés, ce qui est un faux-semblant pour revenir sur des séries, celle du voyage au Japon, celle des quais lyonnais ou des natures mortes, quand ce n’est ces curieux sans titres, parfois renommés par l’artiste, qui résument ses thèmes de prédilection depuis plus de cinquante ans et dont les nouvelles variations n’épuisent pas la découverte. Sa peinture est un voyage intérieur qui revient toujours à sa source.
On a dit que la peinture de Jacques Truphémus l’apparentait à Bonnard et aux peintres de l’école de Paris, à cette grande tradition de la peinture française, faite de petits riens qui expriment une aspiration au bonheur, mais à bien regarder ses tableaux, on ressent qu’avec des moyens qui n’appartiennent qu’à lui, il excelle à rendre notre monde poétique.
Pierre Nicolas Sainte Fare Garnot
Conservateur honoraire du Musée Jacquemart-André
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