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BRUXELLES : EXPOSITION WANG KEPING "SIMPLICITE, NATURE, SENSUALITE" A LA GALERIE NATHALIE OBADIA


Du 26/01/2018 au 31/03/2018
Galerie Nathalie Obadia, 8, rue Charles Decoster, 1050 BRUXELLES



Du 26 janvier au 31 mars 2018,

 

WANG KEPING

Simplicité - Nature - Sensualité

 

La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter Simplicité – Nature – Sensualité, la première exposition personnelle de Wang Keping en Belgique. Un événement, car l’artiste, né en 1949 près de Pékin, est l’un des fondateurs de l’art contemporain chinois, salué comme tel dans son pays d’origine malgré son exil politique en 1984. Depuis, il réalise, en France, son pays d’accueil, une œuvre reconnue internationalement comme l’une des contributions les plus fortes et les plus originales à la sculpture contemporaine. 

 

Encore lycéen, Wang Keping est enrôlé dans les gardes rouges en 1966, dès le début de la révolution culturelle  prolétarienne, avant d’être déporté à la campagne pour être « rééduqué » dans des conditions très difficiles. Revenu du Nord-Est de la Chine, Wang Keping tente de trouver sa place d’intellectuel, d’abord en tant qu’acteur de théâtre, puis en qualité de scénariste pour la Télévision Centrale, à Pékin. Voyant rapidement ses ambitions d’auteur contrariées par la censure du régime, il s’essaie brièvement à la peinture avant de s’adonner à la sculpture en autodidacte.

Le bois étant un matériau rare en Chine, sa toute première œuvre est née dans un barreau de chaise. D’une tête hurlante sort un bras tendu vers le ciel brandissant le Petit Livre rouge de Mao, allusion au climat frénétique de la révolution culturelle. Bai Jingzhou, un ami peintre, témoin stupéfait de cette première sculpture, l’encourage à poursuivre dans cette voie. 

Wang Keping a trouvé son medium de prédilection et, rapidement, toute une gamme de sculptures d’inspiration politique et théâtrale emplit sa petite maison-atelier. Ceux qui les découvrent pour la première fois, les artistes Huang Rui, Ma Desheng, Acheng, Qu Leilei et Li Yongcun, invitent aussitôt le jeune prodige à participer à leur projet d’exposition artistique contre l’art officiel. Un groupe d’artistes anticonformistes est né. Ils se baptisent « Xing Xing » (Les Étoiles). « Nous étions les seules lueurs qui brillaient dans une nuit sans fin », se souvient Wang Keping. 

Leur fait d’arme fondateur est une exposition illégale accrochée sur les grilles du Musée National des Beaux-Arts de Pékin le 27 septembre 1979. Interdite dès le second jour, l’exposition est aussitôt démantelée. Le 1er octobre, les Étoiles se regroupent pour dénoncer l’acte de censure dont ils sont victimes et, en ce jour symbolique du 30ème anniversaire de l’avènement de la République populaire de Chine, manifestent en rangs serrés pour réclamer, haut et fort, « la liberté de l’Art ». Cette manifestation, parce qu’elle est la première du genre en Chine, est relayée par la presse internationale dont le New-York Times qui choisit la sculpture de Wang Keping, baptisée Silence, pour illustrer sa une du 19 octobre 1979. Cette couverture médiatique confère aussitôt à l’œuvre le statut d’emblème de la dissidence artistique à l’étranger. Cette icône du premier art contemporain chinois représente une tête déformée de douleur et amputée de ses fonctions vitales : sans narine, borgne, et la bouche scellée par un cylindre, ce visage était, et demeure, pour Wang Keping, « le symbole de notre manque de liberté », « l’impossibilité d’exprimer ce qu’il y a dans notre cœur ». 

Un an plus tard, les Étoiles sont de retour au Musée National des Beaux-Arts de Pékin grâce au soutien du président de l’Association des artistes officiels. Wang Keping dévoile à cette occasion un second manifeste intitulé Idole, portrait de Mao Zedong en Bouddha qui représente, selon l’artiste, « la déification du Parti communiste et le culte des idoles pendant la révolution culturelle ». Pendant seize jours, plus de cent mille personnes affluent, beaucoup plus que pour toute autre exposition artistique jamais organisée en Chine. Le succès imprévu sème la panique dans les hautes sphères du pouvoir. S’en suit un vent de répression qui sonne la fin du Printemps de Pékin et, avec lui, celle des Étoiles dont les membres fondateurs choisissent, pour la plupart, l’exil : Ai Weiwei, Acheng et Yan Li, les États-Unis ; Ma Desheng, la Suisse ; Huang Rui, le Japon ; et Qu Leilei, l’Angleterre. Quant à Wang Keping, il suit son épouse Catherine Dezaly (enseignante française à l’Université de Pékin) en France, où il se réfugie en 1984. 

 

À son arrivée en France, deux choses frappent Wang Keping : l’abondance des marchandises dans les magasins, et l’étendue des forêts. Il se précipite aussi dans les musées où il découvre les arts premiers et l’art occidental moderne, dont il ignore tout. Le seul sculpteur qu’il connaît alors est Auguste Rodin. Henri Moore, Alberto Giacometti et surtout Constantin Brancusi, à qui il est le plus souvent comparé pour son art de la simplification des formes, ne font pas encore partie de son panthéon artistique. Le plus remarquable dans cette ouverture soudaine à l’art occidental est qu’elle conforte l’artiste exilé dans sa quête d’un itinéraire personnel. « Après avoir visité les musées, dit-il, j’ai eu une meilleure connaissance de moi-même. J’ai compris que j’étais complètement différent et j’ai décidé de continuer à suivre mon propre chemin ». 

 

Cette conviction prend racine au plus profond de sa culture chinoise empreinte de la philosophie Chan (devenue le zen quand elle fut importée au Japon) qui privilégie la méditation, le retrait et le détachement. Bertrand Lorquin, conservateur du Musée Maillol, à Paris, explique que « cette philosophie individuelle de la vie, laissant à l’esprit sa liberté et son indépendance », permet à Wang Keping « de développer une sensibilité qui va au plus simple, au plus direct, à l’essentiel ». Cette recherche immuable de simplicité se traduit par une simplification des formes. Ses œuvres, même les plus symboliques, ne basculent jamais dans l’abstraction mais conservent une dimension figurative qui ne se livre qu’après avoir pris le temps d’interpréter les arcanes de la matière organique dont elles sont issues.

Pour atteindre l’épure, Wang Keping se laisse avant tout guider par la nature. Celle-ci lui dicte son inspiration. « Le bois me chuchote son secret », dit-il. « Les arbres sont comme des corps humains, avec des parties dures comme les os, des parties tendres comme la chair, parfois résistantes, parfois fragiles. Je ne peux aller contre elle. Il ne me reste plus qu’à la suivre pour qu’elle accepte d’être ma complice ». 

De ce corps à corps avec la matière vivante qu’est le bois, vont naître des formes essentielles d’où émergent quelques thèmes récurrents comme celui de la représentation de la féminité. Avant son départ de Chine, le corps de la femme est déjà un sujet prégnant pour Wang Keping car il est, en soit, un acte contestataire, une forme de révolte, sachant que toute expression revêtant un caractère érotique est réprimée par le régime communiste. En France, dans la quiétude nouvelle de son atelier, l’artiste dissident va pouvoir s’éloigner de son combat politique originel et se consacrer entièrement à ses recherches formelles. Celles-ci trouvent « dans le corps féminin -origine pour Wang Keping de la représentation et du désir de créer- les formes simples, pleines et primordiales qu’il veut sculpter. Le corps féminin et l’arbre duquel il est extrait vont ensemble : c’est la vie, l’énergie, la germination, la croissance », commente Sylvain Lecombre, commissaire de la rétrospective que consacre le Musée Zadkine à Wang Keping, en 2010. 

Le monde animal est un autre thème inspirant Wang Keping. « J’ai fait beaucoup de figures animalières, ce n’était pas une démarche « réaliste », ce que je cherchais à montrer, c’était l’animalité, comme ces oiseaux aux grandes bouches toujours ouvertes. De plus, il y a un lien entre la branche et l’oiseau, comme il y a un lien entre la figuration et l’abstraction, l’art primitif et l’art moderne ». 

Choisir des formes préexistantes dans le bois et, pour ainsi dire les révéler, est assurément un défi pour le sculpteur qui cherche à réinventer la représentation. Pour y parvenir, il convoque paradoxalement le passé, celui de son héritage ancestral, à la fois spirituel et artistique. Le taoïsme, l’un des trois piliers de la pensée chinoise, aiguise sa perception de la nature ; tandis que la statuaire antique de la dynastie Han (206 av. J.-C. – 220 apr. J.-C.), autant que l’art populaire des campagnes chinoises, demeurent les matrices de son inspiration. « Je cherche dans ma sculpture ce qu’il peut y avoir d’universel dans cette forme chinoise primitive et, plus je remonte loin vers l’origine de cet art, plus je me rapproche de ma conception de l’art contemporain », confie Wang Keping. Bertrand Lorquin a bien saisi la conversion de cet héritage en une démarche créatrice singulière qui dépasse, selon lui, « toute notion de style », si ce n’est celui de la nature elle-même. C’est la raison pour la quelle il reste toujours dans les œuvres de Wang Keping quelque chose de la forme et de l’allure du morceau d’arbre qui les ont vu naître. « Une part de la sculpture est donc déjà faite par la nature ». 

La part restante, qui ne peut échapper à l’œil du spectateur, est la sensibilité et le soin extrêmes que Wang Keping apporte au traitement de la surface de ses sculptures. Tout d’abord, le polissage vient effacer toute trace d’outil. Cette étape révèle les veines du bois, ses fentes et ses nœuds, desquels l’artiste sait si bien tirer parti. Le bois est ensuite savamment brûlé pour atteindre une teinte unique entre toutes. « J’utilise le chalumeau par petites touches comme un pinceau », explique-t-il. La texture ainsi  obtenue invite à caresser la matière devenue aussi lisse et douce que l’épiderme. C’est d’ailleurs sa capacité à sublimer la dimension charnelle du bois qui inspira à Wang Keping le titre de son exposition « La Chair des forêts », qui se tint au Musée Zadkine.

L’exposition de la Galerie Nathalie Obadia à Bruxelles, qui rassemble une vingtaine d’œuvres inédites de Wang Keping, résume la quintessence d’une œuvre admirée depuis bientôt quatre décennies. Témoin de sa sereine gestation, l’historien britannique de l’art chinois moderne et contemporain, Michael Sullivan (1916-2013), nous mettait en garde devant trop d’explications ou d’analyses théoriques pour tenter de décrire la sculpture de Wang Keping. Celle-ci « peut se défendre seule », écrivait-il, tant « son sens réside dans la forme. Et quelle forme ! ». Des sculptures de Wang Keping émane une sorte d’aura primitive qui insuffle au spectateur un sentiment de plénitude.

 




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