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Consacrée à l’œuvre d’Erró, l’exposition « Peintures 1984-2017 » à la galerie Claire Gastaud de Clermont-Ferrand montre la pertinence toujours actuelle de cette figure majeure de la peinture contemporaine. Ses tableaux représentatifs de la figuration narrative renvoient une vision ludique et joyeuse de notre monde saturé d’images.

L’exposition « Peintures 1984-2017 » à la galerie Claire Gastaud, à Clermont-Ferrand, revient sur une partie du parcours d’Erró, cofondateur du mouvement de la figuration narrative.

« Peintures 1984-2017 » : l’univers foisonnant d’Erró

A travers une quinzaine de peintures réalisées des années 1990 à aujourd’hui, l’exposition plonge dans l’univers foisonnant d’Erró qui se nourrit de la profusion d’images que génère la société moderne, ces visions de toutes sortes qui nous entourent et s’imposent sans cesse à nous. Prenant le contre-pied de cet excès visuel, le peintre se propose comme « comme une sorte de chroniqueur, de reporter, […] qui rassemblerait toutes les images du monde » pour « en faire la synthèse ».

Ainsi, non sans provocation ni humour, les peintures d’Erró mêlent sans distinction des motifs et personnages de toutes natures, télescopant les temporalités, les lieux, les contextes, la fiction et le réel, pour créer des chocs visuels, surprenants et troublants. Dans ses tableaux se côtoient personnages de bandes dessinées pour enfants et figures de tyrans, la violence et la sexualité, des œuvres majeures de l’histoire de l’art et des produits de la culture populaire.

Les peintures d’Erró renvoient une vision ludique de notre monde saturé d’images

Ainsi le tableau Guernica et d’autres œuvres de Picasso se retrouvent pêle-mêle dans le tableau intitulé Corea, réalisé en 2010, la star de la pop américaine Miley Cyrus tire la langue dans une pose provocante aux côtés de Vladimir Poutine dans celui intitulé Russein Respect et des figures peintes par Fernand Léger sont confrontés à des personnages de manga dans celui intitulé Le grand cirque, réalisé en 2016.

Proche de l’œuvre de Roy Lichtenstein, Andy Warhol et James Rosenquist, celui d’Erró, aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands peintres contemporains, agit comme un miroir de notre monde saturé d’images et d’informations, profondément multiple et complexe, jusqu’à la perte de repères. Il en renvoie cependant une image joyeuse et ouverte, loin de tout pessimisme et obscurantisme.