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Agenda


PARIS 4e : EXPOSITION OLIVIER GARRAUD A LA CITE INTERNATIONALE DES ARTS


Du 09/07/2019 au 31/07/2019
Cité internationale des Arts, 18 Rue de l'Hôtel de ville, 75004 PARIS



Du 9 au 31 juillet 2019,

 

Olivier Garraud

 

Black atlas, les effigies fantômes

Le territoire du crayon, le titre du célèbre ouvrage de l’écrivain Robert Walser pourrait drôlement introduire le travail plastique d’Olivier Garraud tant le dessin et les carnets y occupent une place cruciale, relevant à la fois d’une attitude comme d’une activité continuelle. S’inscrivant dans la tradition du comics américain et questionnant une certaine mythologie de l’image, les pièces de l’artiste puisent dans la veine satirique de Robert Crumb ou s’influencent de la production de David Shrigley, ainsi qu’à travers la filiation codifiée du dessin de presse et de l’univers du rock’ n roll. Plus qu’un glissement entre basse et haute culture, il est plutôt question ici d’emprunter des représentations offrant le cadavre exquis ou des jeux de renversement de l’interprétation.

Glaneur et observateur ironique de la société, Olivier Garraud revendique le rapport analogique et low tech au monde qui l’entoure comme une façon narquoise de poser son regard sur celui-ci. Volontiers grinçantes, ses productions participent du détournement généralisé de signes empruntés au réel ainsi qu’à une sphère médiatique et contemporaine. Si un tel travail s’alimente en partie par l’usage élargi du crayon, celui-ci développe prismes et compilation d’icônes par le biais de séquences animées, d’installations mixtes ou d’accrochages muraux.Tel que le ferait un Raymond Carver du début du XXI ème siècle, de par ce corpus empruntant au quotidien, c’est à travers la pose du mémorialiste involontaire que l’artiste dresse le tableau d’un zeitgeist désenchanté. Explorateur de l’inconscient collectif, Olivier Garraud amalgame les indices racontant en filigrane la société de consommation, la solitude urbaine, le branding, la religion et l’athéisme… La typographie, le slogan ou la citation constituent les prétextes à un album qui fait défiler textures et sources hétérogènes sur fond d’écroulement des idéologies. Entre idée de croyance et référence à l’« ère du soupçon », l’artiste ausculte le climat ambiant et développe un paysage absurde sur le mode d’une boîte noire qui évoquerait autant de fables à l’heure d’Internet et des décennies qui suivirent la chute du mur de Berlin. Son wall drawing planisphère où sont répertoriés les Losers et les Wieners cristallise à la fois une lecture du monde où les hégémonies géopolitiques ne tiennent qu’à une faute de frappe. Coulures apparentes et primitivistes, intitulés erronés et stratégie de l’approximation, l’esthétique délibérée de l’a peu près se conjugue au décalage des repères, comme Des poings et des pieds mettant en scène le signe des Black Panthers et d’I want you ou Babies please don’t go fabriquées en papier attrape tue mouches.

Plongeant dans les méandres de l’imaginaire occidental, Olivier Garraud s’appuie sur le registre du dérisoire et d’un domestique mutant, à l’instar d’arbres à dollars Arbre monde, loterie sacrée ou de tapis en peau de vache arborant une citation célèbre sous le mode du calembour publicitaire et décoratif. Les idées de syncrétisme et d’écosystèmes deviennent dès lors des phénomènes témoins à la façon de processus subliminaux comme sa parure indienne, ornement spectral et trouble, symbole diffus et test de Rorschach hypothétique.

Si l’artiste se défend de la critique engagée au long cours, il préfère glisser entre effets potaches et humour vache : un mauvais esprit qui va de pair avec une écriture blanche et intime qui procède par le non dit et la suggestion. Thématiques récurrentes, les cycles et les tautologies qui déraillent font agréger pêle-mêle les motifs au travers de cette logique de l’éclatement : heroïc fantasy, série B, théorie du complot ou franc-maçonnerie comme autant de fils narratifs et improbables qui font se rencontrer la pomme d’Apple, un demi-dieu artiste, les oiseaux d’Hitchcock… Reprenant les trames d’un atlas warburgien où accroches et fragments se diffusent en échos, les tracés au noir d’Olivier Garraud délivrent autant d’ombres sur papier que d’espaces célibataires, autant de lieux qui figurent l’écran de nos vies blanches. Une pratique foutraque et iconoclaste du dessin, dosée et distillée avec un humour à froid.

Fréderic Emprou




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