Agenda
PARIS 8e : EXPOSITION ALEJANDRO CARDENAS "PARADOXA" A LA GALERIE ALMINE RECH
Du 30/06/2021 au 31/07/2021
Galerie Almine Rech, 18 Avenue Matignon, 75008 PARIS
Du 30 juin au 31 juillet 2021,
Alejandro Cardenas
"PARADOXA"
Alejandro Cardenas a choisi le nom « PARADOXA » pour sa deuxie?me exposition personnelle chez Almine Rech ; c’est aussi la premie?re depuis que la galerie a e?te? charge?e en mai dernier de le repre?senter en Europe, au Royaume-Uni, a? New York et en Chine.
Le terme PARADOXA fait re?fe?rence a? l’un des sept taxons zoologiques e?tablis par Carl von Linne?, naturaliste sue?dois du XVIIIe sie?cle, pour classifier les animaux dans son ouvrage Systema Naturæ. Le taxon PARADOXA regroupe non seulement les cre?atures le?gendaires des bestiaires me?die?vaux (dragon, hydre ou phe?nix), mais aussi certains animaux bien re?els (narval, pe?lican ou antilope) impossibles a? classer dans les neuf autres cate?gories. Ce dernier sous-taxon est donc un paradoxe de l’histoire naturelle : ces animaux existent, certes, mais ils ne peuvent e?tre entie?rement identifie?s a? une autre cate?gorie d’animaux vivants en raison de leur caracte?re idiosyncratique. Leur existence me?me ne peut e?tre appre?hende?e par les connaissances zoologiques communes de l’e?poque. Ces animaux font donc e?cart dans le syste?me de von Linne?. Cet e?tat me?me est une sorte de me?taphore des peintures de Cardenas, en ce qu’elles saisissent la part ineffable du re?el, repre?sentent ce qui cre?e un e?cart dans le re?el, ce que d’aucuns font rentrer dans des cate?gories nominalistes qui les aident a? dige?rer le re?el, au de?triment de sa ve?ritable identite?.
Il faut aussi remarquer que Cardenas compare ses tableaux a? des miroirs qui encapsulent le re?el. Au-dela? de l’apparente re?fe?rence canonique a? Filippo Brunelleschi (qui, vers 1416, se servit d’un miroir en tant que technologie mime?tique, et ce afin de peindre le baptiste?re florentin de San Giovanni sur un panneau de bois depuis l’inte?rieur du portail central de Santa Maria del Fiore), on trouve aussi des e?chos du Rouge et le Noir, dans lequel Stendhal affirme qu’un « roman est un miroir qui se prome?ne sur une grande route ».
Les tableaux de Cardenas sont aussi des miroirs qui se prome?nent sur une grande route. Ils entrent ainsi en re?sonance avec le Re?alisme de Gustave Courbet, dans la mesure ou? le projet Re?aliste repose sur une repre?sentation de la re?alite? qui n’est pas re?aliste, mais supe?rieure a? la re?alite?. Me?me si le re?alisme ne constitue pas la base du travail de Cardenas, il ne peut que rappeler son inte?re?t pour le labyrinthe qui lie l’oeuvre d’art au re?el et, partant, son rapport permanent a? l’oeuvre de Jorge Luis Borges. On pense par exemple a? Ficciones ou El hacedor (notamment les nouvelles « La biblioteca de Babel » et « Del rigor en la ciencia », qui posent toutes deux la question de la repre?sentation de diverses manie?res). A? l’instar des histoires de Borges, les peintures de Cardenas sont dans un e?tat liminal entre le re?el et l’imaginaire.
Extrait —The?o de Luca, Auteur, Yale University
Voir toutes les actualités
©2003 - 2012 Art-Culture-France - Tous droits réservés Mentions légales | Partenaires & Publicités | Plan du site | Contact