Écrivains
Claude SOLOY
CLAUDE SOLOY
ou KLOD SOLØY
Je suis né au siècle dernier sous une pluie de bombes. Fils unique d’une corsetière et d’un aiguilleur S.N.C.F. (Baleines et petites aiguilles ! Joli titre pour un polar…).
Mon premier trauma : mon biberon au lait coupé à l’eau du robinet pour lubrifier les fins de mois difficiles de la fermière du marché noir
Mon second trauma : mes aveux dans le confessionnal (juste avant la communion dite solennelle) quand la créature noire me demande : « Mon enfant, as-tu eu des lectures impures ? »
Je réponds : « Oui, j’ai lu un « illustré » : Tarzan. »
Sanction : ânonner une dizaine de « je vous salue Marie pleine de grâce… » afin de gagner mon ticket pour le paradis.
Tarzan, mon héros de papier à qui je dois tout. Ou presque. Merci petit Bondieu inquisiteur, c’est grâce à toi que je prends subitement conscience de mes ailes (mes premiers bouts de poèmes seront rédigés à la plume), j’aurais aimé être monsieur Tarzan mais la place est déjà prise. Je décide alors de grandir, je me retire au fond de ma jungle perso, je convoque les poètes, les peintres, les comédiens, les musiciens, tout ce qui s’agite, fait du bruit et de la couleur… et entreprends ma propre éducation, voler de lianes en mots, à hauteur d’homme, mots de cris ou de murmures à partager…
Il y a tout d’abord Jean Joulin et Daniel Lesur, futurs directeurs du TMG (Théâtre Maxime Gorki à Petit Quevilly, rebaptisé honteusement Foudre) qui me confient le rôle d’un pêcheur dans « Les fusils de la mère Carrar » de Bertold Brecht, spectacle donné au petit théâtre de Rouen (j’ai 17 ans)
Comédien du TMG, je suis le peintre Pellerin dans « Flaubert théâtre-roman » de Van der Malière, Lubin dans George Dandin de Molière (Spectacle donné au « Volcan » du Havre)… je crée « Bouts de chandelles » (one Tarzan show), Barbara et Zacharie (Une île déserte pour deux comédiens)…
J’adapte « Le Taureau blanc » de Voltaire, crée le décor et les costumes, « Les oiseaux » d’Aristophane…
Je mène de front diverses activités artistiques.
Je peins (plus de 30 expos) et participe aux salons d’art contemporain de L’Union des Arts Plastiques de Saint Etienne du Rouvray dont je suis adhérent.
Récitals poétiques avec mon ami Allain Leprest et autres poètes sur nos propres textes.
Rencontre avec Louis Aragon, Luc Bérimont, René Char…
Permanence de mon ami Stéphane Rio qui crée les musiques de mes spectacles et de François Féret, (plasticien).
Premières parties de spectacles avec Marc Ogeret, Jean Max Bruat, prestation sur la grande scène de la fête de l’Humanité…
Je crée le Théâtre de l’Ecart en 1981 (Théâtre-laboratoire) et poursuit l’écriture scénique.
Le chameau bleu, Mots passant-Maupassant (Réécriture de trois contes), Malot Hector (Avec la complicité de l’arrière-arrière petite fille du romancier, Agnès Malleville), L’ombre et son modèle (créé au Théâtre de l’Echo à Darnétal), Baudelaire ou la douleur savoureuse sur un canevas de Daniel Lesur (Les fleurs du mal et le procès), La chambre muette (Co-écriture avec Roselyne Parisot, poétesse ; musique de Bertand Lemarchand piano/accordéon qui accompagna Allain Leprest à ses débuts)
J’écris des spectacles pour enfants : Voyage dans un clown, Kham et Léon, Labadici…
Intervenant « expression corporelle », « ateliers d’écriture(s) » dans les écoles de la petite enfance et les collèges, plan académique de formation (Education nationale), je monte des spectacles variés sur la préhistoire, les chiffres, les euclidiennes…
Préface de livres d’artistes (« Les fleurs de l’arc en ciel » le peintre Akira Inumaru)…
Poèmes dialoguant avec l’œuvre d’un peintre (« 2 maîtres à Ningbo » le peintre Argatti)…
J’écris des romans, du noir, du blanc, du rose vif, de la SF teintée d’érotisme et de fantasy, une quinzaine d’ouvrages à ce jour (Editions Krakoen, Lajouanie, Horsain, Ska éditeur, Area, Musimot), des nouvelles…
Et puis le cinéma…
6 courts métrages dont trois réalisés avec Max Obione ainsi qu’une performance/danse (avec Jackye) filmée sur le rond-point des vaches de Saint Etienne du Rouvray (quand les pauvres bêtes y paissaient encore !) pour le spectacle du chorégraphe Philippe Jamet « Avant le ciel ».
Pour conclusion (provisoire, car il reste tant de choses à faire)
Etre Tarzan, être libre…
Etre un artiste…
Ne jamais se couper du monde (Le fameux lait du biberon coupé à l’eau), s’en nourrir, s’en goinfrer, pas commode quand on est seul accroché à sa liane…
Donc, interpeler l’autre qui passe sous vos pieds sans vous voir, le toucher, taquiner ses certitudes, le foudroyer, ouvrir des clairières de sens sur de nouvelles trouées, tel est mon art de vivre : m’étonner et bousculer les codes.
Et tout ça, avec empathie pour Chita et les autres…
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