CÉDANNE

Critique

Etre élève à l'Ecole nationale d'Art décoratif de Limoges, comme l'a été CÉDANNE, cela vous forme un céramiste, un émailleur, un peintre sur porcelaine, mais aussi un peintre de chevalet qui a ainsi, tout loisir d'exprimer un tempérament beaucoup plus musclé et puissant que celui de porcelainier. Quoique, la sensibilité, il faut en tenir compte, et ce pur produit limougeaud en est parfaitement muni. D'une solide rue du Gros Horloge à Rouen aux nombreux ports à l'ambiance bretonne, CÉDANNE vitalise ses motifs avec une générosité brillante, d'autant que sa touche n'est guère traditionnelle et que le fait d'assurer les motifs en larges plages onctueuses fait affleurer une lumière aux valeurs pleines d'intérêt et de séduction, tandis que nombre de plans successifs se parent de couleurs d'une aimable densité. CÉDANNE contribue ainsi à valoriser une peinture figurative hors norme, où la tradition sait s'effacer pour prôner un réalisme très actuel, qui bouscule le plan-plan académique au profit d'une vision originale, en évolution constante, pour le plus grand bonheur d'un artiste attentif tout autant à son environnement qu'à la définition de son art.

André RUELLAN, critique d'art

Expositions

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