Camille HILAIRE

Critique

Bien que né en 1916 à Metz et supportant ainsi la réputation quelque peu austère du pays lorrain, Camille HILAIRE a mené à bien une carrière artistique aux couleurs aussi éclatantes que lumineuses. Jeune admirateur de Durer dont il conserva le trait sûr et incisif, et marqué par la luminosité des maîtres italiens, il s'inscrivit à l'Ecole des Beaux-Arts à Paris durant les années noires de l'Occupation et commença à exposer aux différents salons parisiens. Ce grand voyageur a ainsi superbement nourri son talent naturel de ces diverses et passionnantes pérégrinations et, tout au long du siècle, son œuvre peint ou tissé en exprime la beauté et la diversité, de Venise à la Normandie qu'il affectionnait particulièrement, du Havre à Thionville. Et surtout, Camille HILAIRE représenta l'expression nuancée de la composition. Ainsi, partant de structures efficaces, il détint le pouvoir par la couleur et obtint une admirable et constante sensation de calme, d'ampleur, de grandeur en traduisant les motifs et les éléments, ce qui ne l'empêcha jamais d'exprimer une brûlante passion de création et de partage. Remarquables étaient ses nus aux courbes parfaites, lovés avec charme et placés en un environnement où leur plénitude sensuelle s'imposa en grâce provocante. Quant aux paysages, HILAIRE savait en dicter la structure sans contrainte apparente, leur déposant ce vert frais et piquant qui le caractérisa bien souvent. Ainsi, nature et éléments devenaient-ils un prétexte où l'artiste "pousse" la couleur jusqu'à obtenir l'effet ressenti. Quant aux tapisseries, tout son métier de graphiste et sa volonté de chercher se confondaient en œuvres splendides qui sollicitent constamment le regard grâce à leur réussite technique d'une pure harmonie et qui ont représenté l'artiste tout aussi bien que ses lithographies, d’un aboutissement étonnant.

André RUELLAN, critique d'art

Expositions

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