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PARIS 3è : EXPOSITION ISABELLE FERREIRA "REVENIR LA OU TOUT EST RESOLU" A LA GALERIE MAUBERT


Du 20/05/2017 au 29/07/2017
Galerie Maubert, 20 rue Saint Gilles, 75003 PARIS



Du 20 mai au 29 juillet 2017

 

ISABELLE FERREIRA

"Revenir là où tout est résolu"

 

L’exposition d’Isabelle Ferreira aurait pu s’intituler Revenir là où tout est paysage. On y aurait entendu bruire des territoires habités, forcément habités – ce «tout est paysage» de l’architecte belge Lucien Kroll (1927)1. Elle reviendra plutôt, avec poésie, «là où tout est résolu», parce que rien ne l’est jamais qu’un instant, jamais complètement, considérant que l’on vit de paysage – cet «impensé» de la «raison» occidentale2.
Impensable que le paysage relève de l’«impensé» quand la notion naît, en Europe, au XVe siècle, et en peinture ? Peut-être bien. Mais quelle que soit la langue, il dessine une portion de «pays» ; demeure circonscrit par la raison qui échoue à en concevoir la globalité et ne peut qu’en affirmer le cadre et les spécificités – le fameux point de vue.
Précisément : au coeur de cette première exposition personnelle de l’artiste à la Galerie Maubert, un nouveau déploiement des Éléments de perspective qu’elle développe depuis 2015. À travers eux, elle se réfère à un moment-clef de l’histoire de la peinture (ainsi que du paysage moderne) dont les ouvrages Nouvelle méthode pour assister l’invention dans le dessin de compositions originales de paysages3 d’Alexander Cozens (1717-1786) et Eléments de perspective pratique à l’usage des artistes... de Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819)4 sont emblématiques.
Au-delà du cadre, du point de fuite et du découpage par plans qui organisent déjà la rigoureuse géométrie des décors et / ou des scènes peintes5, ces deux manuels proposent, à une époque où le genre du paysage acquiert son autonomie, des méthodes mécaniques et normatives de composition basées, notamment, sur la définition de formes isolées et standardisées qui, par leur combinaison précise, produiraient de l’idéal, du pittoresque, du caractéristique.
On se souvient alors que l’artiste travaille, depuis le milieu des années 2000, avec un vocabulaire de formes également standardisées. La brique plâtrière d’abord. Son orange soufré, son format « proche de celui d’une feuille de papier », son « volume paradoxalement plat » s’épaississant potentiellement et progressivement par empilement(s)6. Isabelle Ferreira l’utilise telle quelle ou en recouvre une face e couleur à l’acrylique ; elle en tapisse le sol, en redresse certaines, les architecture de tasseaux en bois brut, eux aussi manufacturés, eux aussi sujets aux déplacements et changements d’orientation, au gré des monstrations.
D’autres récurrences viennent ensuite augmenter le répertoire de l’artiste ; et parmi elles, des « unités picturales7» – cubes ou pavés, colorés, minimaux et modulaires – constituant en elles-mêmes des sculptures et / ou servant de socles à d’autres sculptures de bois – des morceaux de nature incroyables, noueux et torturés, taillés et polis par le temps ou les intempéries, sur lesquels Isabelle Ferreira intervient parfois (les parant de papiers agrafés colorés ou bien d’agrafes dorées et argentées à la bombe), parfois pas. La combinaison de ces différents éléments permettant de créer des peintures en trois dimensions où les déplacements des regardeurs et regardeuses dans l’espace témoignent de la recherche du point de fuite qui leur sera refusé – ou tout du moins différé – au
profit de multiples points de vue.

Le titre Revenir là où tout est résolu suggère qu’il s’agit de rebattre incessamment les cartes. Isabelle Ferreira y présente donc une nouvelle (grille de) lecture de ses Éléments de perspective : un ensemble de structures en bois, s’apparentant à des bibliothèques suspendues ou, de manière plus générale, du mobilier de stockage dans lequel se trouveraient rangés, présentés, installés, etc., les constituants de son vocabulaire. Ces structures fonctionnent comme les « unités picturales » qui s’y insèrent (ainsi que la collection de bois de l’artiste ou les quelques tubes de cuivre croisés dans des installations antérieures) ; ce sont, à la fois : des displays au sein desquels s’opère le jouissif jeu de combinatoire entre socles colorés, bois trouvés et autres matériaux ; des modules susceptibles de voir leur nombre croître (ou diminuer) et leur agencement dans l’espace repensé; et, enfin, de vastes peintures dans l’espace, des Furniture Paintings, aurait-on envie de tenter8, des grilles comme celles de la peinture moderniste, creusant pourtant le plan du tableau de leurs cases et compartiments.




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