Agenda
SAINT-AUBIN-LES-ELBEUF : SALON DE PRINTEMPS DE LA SAEBS A LA SALLE DES FETE
Du 17/03/2018 au 25/03/2018
Salle des Fêtes, //, 76560 SAINT-AUBIN-LES-ELBEUF
Du 17 au 25 mars 2018,
Salon de Printemps
Société des Artistes d'Elbeuf-Boucle-de-Seine (SAEBS)
Invités d'honneurs :
Sylvie MORTAIGNE-BARDET, peintre
Gilbert LANDTHALER, sculpteur
Sylvie MORTAIGNE-BARDET, peintre :
« On expose, on s’expose »
Pour Sylvie Mortaigne Bardet, être l’invitée d’honneur du 42ème Salon de Printemps de Saint-Aubin-lès-Elbeuf est... un honneur ! C’est pourquoi elle a choisi de ne nous montrer que des nouveautés ou presque, ce qui, du reste, va dans le sens de sa philosophie : avancer constamment, éviter de se répéter, ne pas tomber dans l’illustration, faire rêver le public, dire simplement les choses essentielles de la vie, raconter des histoires qui donneront lieu à de belles communions d’âmes... En bref, il est important pour elle de proposer des choses nouvelles à chaque Salon, au moins quelques-unes. C’est une question de respect. De soi-même et du public. C’est ainsi que nous pourrons, du 17 au 25 mars 2018, admirer un triptyque en grand format dédié à l’hiver et à la neige, commencé en été, dans une chaleur caniculaire. Un moyen de se rafraîchir le cœur et les sens peut-être ? La neige est tout soudain devenue une sorte d’obsession. Comment peindre la neige, comment dire ce qu’elle est ?
Le végétal et les oiseaux (mésanges, hirondelles...) de son enfance seront aussi très présents dans l’ensemble de l’œuvre. D’une manière générale, d’ailleurs. Symboles d’une grande liberté, ils sont liés à de vieux souvenirs. Végétation et oiseaux sont aussi prétextes à exprimer des sentiments. Toutes les toiles montrées ici comporteront au moins un oiseau. Ces oiseaux dialogueront entre eux d’une toile à l’autre, entre graphismes, matières, textures, couleurs et constructions, figuration (à la façon de l’artiste) et abstraction. Ce bel hommage à la nature est encore empreint d’une grande émotion qui permet de faire passer bien des messages, de manière inconsciente parfois. Pour cette exposition, Sylvie Mortaigne Bardet dessine ses oiseaux au crayon, directement sur la toile, avant même de faire un fond. Elle structure son travail et cela la rassure. Chaque toile peut fonctionner seule, mais elle peut aussi parfaitement fusionner avec toutes les autres. Chacune suivra son propre rythme dans une grande variété de paysages.
En général, l’artiste se lance directement dans l’aventure, varie les textures, associe l’ancien et le moderne, l’acrylique qui ne laisse pas passer les U.V., une autre qui donne de la transparence à l’ensemble, et des pigments naturels qu’elle utilise depuis peu. Elle a toujours fait des mélanges, refuse les acryliques toute prêtes ou l’huile qui ne sèche pas assez vite à son goût. En ce moment, elle varie les épaisseurs, gratte sa peinture, en remet, teste, s’efforce de dompter la matière sur la toile, une toile qu’elle n’a adoptée que depuis cinq ans. Avant cela, elle travaillait toujours sur papier. Bien que peignant et dessinant depuis l’enfance, Sylvie Mortaigne Bardet ne présente son travail en public pour la première fois qu’en 2008. Une première vente l’encourage à proposer ses œuvres au Salon de Maromme en 2013 où son travail trouve une nouvelle fois attention et acquéreur ce qui assoit mieux encore sa confiance en elle-même. Depuis, elle expose régulièrement son travail.
Petite fille -alors qu’elle s’entraîne à voler comme les oiseaux- elle est constamment insatisfaite de son univers. C’est pourquoi elle a envie de s’en créer un autre, empli de beauté. Elevée à la campagne, elle se nourrit de couleurs, d’odeurs, de vent, de sensations et de lumières, pour transformer les gris en arc-en-ciel. C’est son arrière-grand-mère qui lui offre sa première boîte de peinture à l’eau. Crayons et stylos lui permettent aussi de recopier des choses « banales » ou des animaux qu’elle construit volontiers en papier également, voire de véritables fermes. Sans doute l’ignore-t-elle alors : ses toiles d’aujourd’hui sont déjà en préparation. Jeune adulte, elle suit les cours du peintre Denis Godefroy qui lui apportent beaucoup. Il ne s’agit pas de cours académique, mais d’une constante réflexion sur la peinture, alimentée par les livres. Elle admire Rembrandt, Giacometti, Klimt, Bonnard, Denis... Elle aime la lumière et le clair-obscur. Elle est attirée par ce qui est sombre.
Pour obtenir les teintes souhaitées, elle utilise le noir ou le marron, le brou de noix, le clair et l’obscur. Avec Denis Godefroy, elle dessine beaucoup, souvent sur le motif, sous un saule, rue Eau-de-Robec. Elle a peu de temps pour camper une nature morte. Pas plus de dix minutes. L’œil et le geste doivent marcher de concert. La feuille reste d’abord blanche, puis l’artiste s’y met, à la mine de plomb, au crayon, au graphite, avec lesquels elle obtient de très beaux gris ou noirs. Le groupe travaille aussi dans la nature où elle apprend encore, de son professeur, de ses camarades, élèves en architecture ou aux Beaux-Arts, des synthèses qui ponctuent chaque cours. Cela dure six ans, puis des années durant, elle ne fait plus grand-chose. Jusqu’au jour où elle travaille dans une crèche, avec de jeunes enfants. Elle se met alors à décorer la crèche avec de la couleur. Nous sommes en 1997. Mais ce n’est qu’à partir de 2010 qu’elle reprendra vraiment les pinceaux.
Cette fois, elle travaille énormément. Chez elle, la peinture est systématiquement associée à la poésie et à la musique, toutes deux très rythmées. La poésie -notamment celle de Prévert- l’habite souvent quand elle peint. C’est pourquoi ses titres ne sont jamais choisis au hasard. Cependant, autodidacte, elle doute en permanence de son talent. Un artiste œuvre seul et souffre d’isolement. Ce n’est pas simple d’échanger quelques secrets de cuisine avec des confrères (sauf avec les plus grands qui n’ont plus rien à prouver). Elle le regrette. Elle a du mal à se sentir « libre ». Les écoles apportent ou prennent, mais elles forment les élèves, et ceux qui ne les ont pas fréquentées se sentent souvent complexés. A tort ou à raison. Elle connaît parfois des périodes d’angoisse, de doute total. Rien de plus normal. C’est là le lot de tout artiste digne de ce nom.
Aujourd’hui, Sylvie Mortaigne Bardet s’efforce de se détacher du motif. Très attachée aussi à la photographie qui permet un beau travail autour de la lumière, elle essaie de l’utiliser, puis de s’en libérer pour passer à autre chose. Mais elle ne se sent pas photographe. Elle tente encore les gribouillis de l’enfance (qui n’en sont pas). Elle a également eu une période abstraite qui lui permettait de parler de la pluie, par ex. « L’abstraction part toujours d’un élément figuratif », nous confie-t-elle. Elle nous parle maintenant des choses de la vie, des saisons qui chacune contient mort et renaissance, de la joie, de la tristesse, de l’humour, du vide, d’un monde qui marche sur la tête. Elle se raconte et nous raconte des histoires. « La difficulté, conclue-t-elle, c’est d’avancer vers le point final. Au bout du cheminement on a peur de rater, de déraper, il faut résoudre ce genre de problème. C’est terminé quand l’émotion a atteint son maximum, quand on décide qu’on ne pourra pas faire mieux, techniquement, par ex. »
Elisabeth Le Borgne, critique d'art, écrivain
Gilbert LANDTHALER, sculpteur :
Hommage à la nature
Tôt attiré par les arts-plastiques, Gilbert Landthaler a d’abord peint. Mais, il l’a vite senti, la peinture n’était pas sa voie. Il est devenu sculpteur presque par hasard, lorsqu’il a découvert la maladie des ormes qu’il a dû abattre dans le Cantal à la fin des années 80. Ce faisant, il s’est aperçu que les racines et les troncs de ces arbres avaient souvent des formes extraordinaires qu’il a eu envie d’utiliser sur un plan artistique. La sculpture est bientôt devenue un moyen d’expression qu’il a soigneusement exploré au fil des années, s’attachant avant tout aux matériaux naturels qui, décidément, présentaient à l’état brut des formes très intéressantes. L’artiste a eu d’abord une période « bois » (bois flotté, morceaux de bois que les tempêtes avaient arrachés aux arbres etc.). Puis, ayant appris à mieux observer les pierres volcaniques du Cantal, il a eu envie d’associer ces pierres -et un peu plus tard, d’autres pierres- au bois. Vint ensuite une période « animale » qui lui permit d’allier bois, pierre, os et corne par ex.
Le temps passant, de nouveaux matériaux vinrent enrichir l’ensemble, comme le métal, la résine ou le mortier, selon les besoins des pièces. Egalement proche de la littérature et de l’écriture, l’artiste eut enfin l’idée d’ajouter quelques poèmes ou proses poétiques à ses œuvres qu’il travaille parfois en séries, lesquelles, jamais terminées, ne cessent de se développer avec les années. Il y eut par ex. « Faiblesse des appendices » qui met l’accent sur le nez, la queue et le pénis. Puis, « Les trois mondes » (végétal, minéral, animal) et les « Cadrages », sculptures plus ou moins encadrées. En ce moment, il œuvre sur des « Bronze ersatz » qui ont l’aspect du bronze sans en être. La 9ème pièce de la série est actuellement en cours. Série qui sera représentée au 42ème Salon de Printemps de Saint-Aubin-lès-Elbeuf parmi les 10 pièces exposées. L’association bois, pierre, animal et poésie a donné naissance aux sculptures NaNa, assez proches de l’art primitif : Naturalistes et Narratives.
La sculpture NaNa suit un cheminement en quatre étapes :
1 - Recherche de matériaux naturels au cœur des trois mondes : minéral, végétal et animal
2 - Exploitation des formes de manière à les marier de façon la plus harmonieuse possible, tout en construisant une histoire guidée par le dessin et l’écriture. Alors, le thème se dévoile, la plupart du temps autour de la figure humaine, particulièrement chère à l’artiste, avec ses nombreux questionnements par rapport à elle-même et à tout ce qui l’entoure.
3 - Réalisation de la sculpture : assemblage, mise en scène, union des matériaux (acier, mortier, débris de plage, corde, verre, bois flotté, os, galets, pierre volcanique, limaille de fonte oxydée, cire à cacheter, etc.
4 – Exposition
Gilbert Landthaler montre son travail en public depuis le début des années 90, encouragé par un premier prix obtenu avec sa toute première sculpture « Genèse », embryon humain « extrait » d’une grosse souche d’orme. Les expositions se succèdent ensuite et il y est fréquemment invité d’honneur. Les années qui précédent sa retraite, en 2011, au terme d’une carrière de néphrologue-pédiatre au CHU de Rouen, lui permettent peu de travailler son art, mais depuis qu’il est retraité, il s’y consacre à plein temps et sculpte environ 13 à 15 œuvres par an.
Gilbert Landthaler a été membre de l’Atelier Normand Création de 1994 à 2005, puis à partir de 2014.
Il est aussi sociétaire du Salon de Rouen depuis 1997 et membre du Comité depuis 2015 (Responsable de la sculpture). Il a obtenu de nombreux prix en Normandie au fil de sa trentaine d’années de carrière. Ses expositions de groupe les plus marquantes sont « Les Voix de l’arbre » (1991) qui réunissaient 7 sculpteurs sur bois à la Chapelle du Carmel (Bois-Guillaume) dont Dilhac, Daön, Boquet, Godefroy, Ouared. Et la Rencontre Internationale de Sculpture Contemporaine (1992) au Musée Nicolas Poussin des Andelys. En cette année 2018, outre le 42ème Salon de Printemps de Saint-Aubin-lès-Elbeuf, cet érudit qui ne se prend pas au sérieux est aussi invité d’honneur au Salon de Le Thuit-Signol (du 17 au 25 février 2018) et participera au Salon Rouen National Art et au Salon de Saint-Jean-du-Cardonnay (les 10 et 11 mars 2018).
Elisabeth Le Borgne, critique d'art, écrivain
Liste des participants à découvrir sur le site www.saebs.fr
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