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Agenda


PARIS 1er : EXPOSITION DANIEL OTERO TORRES "TIERRADENTRO" A DRAWING LAB


Du 13/03/2021 au 17/06/2021
Drawing Lab, 17 Rue de Richelieu, 75001 PARIS



Du 13 mars au 17 juin 2021,

 

Daniel OTERO TORRES

"Tierradentro"

 

Le Drawing Lab présente le travail de l’artiste Daniel Otero Torres dans son exposition personnelle « Tierradentro », curatée par Anaïs Lepage.

Pourquoi ce titre ? Tierradentro est le nom d’un site archéologique en Colombie où se dressent encore aujourd’hui des tombeaux et sculptures monolithiques monumentales de la culture précolombienne.

C’est à partir des espaces de ses sus-dits tombeaux souterrains que Daniel Otero Torres conçoit la composition de son exposition.
Celle-ci débute par ailleurs en dehors de l’espace souterrain : au rez-de-chaussée, le visiteur est accueilli par deux œuvres, dont En la ciudad de la furia, première gravure réalisée par l’artiste d’après une photographie de Daniel Caselli prise pendant la commémoration du 15e anniversaire de la Révolution populaire sandiniste de 1984.

En empruntant l’escalier, un mobile en inox nous surplombe ; si l’on y prête attention, parmi les fleurs de Brugmansias – dont la substance était utilisée par les chamans pour accéder à différents niveaux de réalité – se trouvent des dessins de bras d’hommes armés empruntés à la célèbre photographie de Sady Gonzalez prise le 9 avril 1948 à Bogota, jour de l’assassinat de l’homme politique défenseur de la non-violence Jorge Eliécer Gaitan.

C’est ici que tout commence : le visiteur entrevoit le propos de l’artiste et les enjeux de cette exposition. Et cette compréhension va crescendo.

À peine a-t-on posé le pied par terre qu’une bande de « chiens sans maître » nous fait face. Assis ou couchés, ils nous accueillent et nous accompagnent tout le long de la visite, prenant le rôle de gardiens et de guides.

En transparence, la photographie argentique imprimée sur textile Punto de fuga ouvre sur la pièce principale, que l’on peut assimilée à la chambre principale d’une tombe. Sur cette photographie, une sculpture monumentale de main tenant un globe sort du sol. Capturée par l’artiste, l’image provient du parc d’attractions Parque Jaime Duque qui rassemble les répliques du Taj Mahal, les jardins suspendus de Babylone, le phare d’Alexandrie, le temples d’Artémis et les pyramides. Son slogan peut se traduire en français par « Une monde d’expériences en un seul et unique lieu ».

Véritable tombeau des luttes oubliées, la chambre principale se concentre plus particulièrement sur les combattantes féminines effacées de l’histoire. Au crayon sur inox poli miroir, l’artiste place quatre sculptures, qu’il nomme ses « déesses ». Chacune d’entre elles a été réalisée à partir de photographies d’archives découpées, recollées et rassemblées pour créer un conglomérat de combattantes vietnamiennes, sandinistes, algériennes, espagnoles, kurdes, etc. Tels des totems, elle sont dotées d’un attribut et incarnent un renouveau de « l’esprit des luttes ».

Aussi, trois tableaux-céramiques viennent habiller les murs et exposent à nouveau les difficultés de reconnaissance auxquelles les femmes ont été confrontées durant les différentes révolutions. Ici, la combattante Pétra Herrera est mise à l’honneur : saluée pour son implication dans la Révolution Mexicaine, elle est renvoyée lorsque son genre est révélé et monte son propre bataillon féminin, les soldaderas.

Le message est clair : construite comme une cosmogonie, l’exposition fait état des luttes populaires qui se sont déroulées tout au long du XXe siècle.

En réactualisant et en entremêlant les cultures, les légendes et les savoirs qui composent notre monde, Daniel Otero Torres propose un système revisité de relations entre les êtres – humain, animal ou végétal.

Ainsi, dans une pièce aux dimensions réduites, cinq vases en céramique sont disposés sur une table. Faisant écho aux urnes funéraires retrouvées à Tierradentro et dans les sépultures romaines antiques, les œuvres sont ornées de motifs figurés et géométriques mélangeant différentes cultures, différentes époques. On y découvre notamment la figure du léopard – fréquemment représentée dans les nécropoles étrusques – associée à celle de la divinité mi-homme mi-jaguar issue de la symbolique olmèque. Sur un autre vase, un aztèque fait face à une femme portant un masque de réalité virtuelle. Choc des cultures ? Bien au contraire. L’urne funéraire est moyen de raconter et laisser une trace de son histoire. Daniel Otero Torres propose donc une façon singulière de lire le présent en regardant le passé.

Il nous reste une dernière salle à découvrir : face au visiteur, une jungle s’extirpe du mur. Prise dans la région del Choco, une des zone les plus pluvieuses au monde, la photographie Tutunendo I et II recouvre tout un pan de la pièce. Sur celui-ci y est accrochée l’œuvre Hamaca. L’artiste y compose une architecture hybride, récupérant des éléments du Bahaus pour les mixer aux habitations précaires montées sur pilotis de la région. Cette réflexion sur l’inventivité de l’architecture vernaculaire s’accompagne également d’une relation au spirituel grâce aux deux sculptures issues de la culture Tumaco-La Tolita qui protègent ce « temple » imaginaire.

Devant cette œuvre est étendu au sol un des chiens sans maître, toujours à l’affut de nos pas.

Ultime œuvre exposée, Grande Finale Drive est une ouverture vers un autre univers à envisager : le dessin reprend une des dernières images récoltées par la sonde Cassini lors de sa descente vers Saturne. En plein ouragan spatial géant, le regardeur accède à un nouveau niveau de réalité.

Cette exposition questionne sur la limite du dessin. Jusqu’où va-t-il ? Comment le déployer dans l’espace ? Chaque pièce présente une façon différentes d’exploiter le dessin : sur papier, sur métal et sur argile.

La commissaire d’exposition Anaïs Lepage a permis au visiteur d’investir petit à petit l’univers de l’artiste, en commençant par l’étage, puis en le faisant déambuler autour des chiens errants, des vases, des femmes combattantes.
À ce sujet, Daniel Otero Torres a ajouté au dos des sculptures un miroir ; chacun peut ainsi se refléter dans les déesses et interagir avec elles. En effet, notre expérience physique fait partie intégrante de l’exposition. Un vrai jeu de regard s’instaure, qui regarde ? Que (ou qui) regarde-t-il ? Et sous quelle face ? Les vases notamment évoquent des cultures et époques complètement différentes selon l’angle où se tient le visiteur. Il s’agit ainsi de chercher, de se déplacer, d’étudier l’objet.

L’on ressent d’ailleurs un intérêt scientifique, anthropologique chez l’artiste qui cherche à transmettre l’histoire d’une certaine cosmogonie rêvée. Des bribes de son propre passé la compose : le parc d’attraction, les chiens d’Istanbul, les capsules de bière recyclées en orfèvrerie précolombienne, les plantes qui jonchent le sol aux pieds des déesses…

Si l’on se perd parfois dans le discours tenu et les multiples propos défendus, on ne peut qu’admirer l’abnégation de l’artiste dans son travail et la collaboration plus que fructueuse entre Anaïs Lepage et Daniel Otero Torres.




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