Michel
Clos expose
... On ne présente plus cet
artiste incomparable qui parcourt
le monde entier et qui retranscrit
ses impressions de voyage dans ses
tableaux. « C'est
la première fois depuis vingt-six
ans que je présente une exposition
sans thème dominant.
»
Mais attention, si vous ne voulez
pas froisser l'artiste, ne lui dites
surtout pas qu'il s'agit d'une rétrospective :
« Je
ne suis pas encore mort. J'en ferais
peut-être une dans quarante
ans. Pour l'instant il s'agit d'un
arrêt sur images. Je préfère
le terme de patchwork pour définir
ce qui est présenté.
» Il faut reconnaître
qu'il est bien difficile de trouver
une dominante parmi ces quelque 88
œuvres, dont 48 nouvelles. «
Si vraiment,
il fallait donner une dominante, j'en
donnerais deux : le bleu et la femme.
»
Le bleu qui est une couleur propre
à Michel Clos. Il faut reconnaître
qu'il n'a pas son pareil pour l'adapter
à sa convenance et en présenter
un maximum de nuances. Et la
femme qui reste : «
La maîtresse
de
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mes pensées.
Tout est beau dans une femme, tout
en elle peut accrocher et retenir
le regard, de la tête aux pieds.
Il n'y a rien au-dessus de la femme.
Elle est troublante et mystérieuse.
Elle rime avec amour. »
Et la féminité représente
une bonne part de cette exposition.
Elles sont voilées, mutines,
rebelles, soumises, tentatrices ou
fatales. Mais elles sont là
et il est difficile de décrocher
son regard de leurs yeux enchanteurs.
« J'ai
avant tout voulu me faire plaisir.
Et je me suis beaucoup amusé
à peindre mes clowns, qu'ils
soient en couleurs ou en noir et blanc.
» Et dans cette volonté
de se satisfaire, on trouve la présentation
de la première œuvre de
l'artiste. « Il
s'agit d'un petit tableau que j'ai
peint au milieu des années
1950, quand je faisais les Beaux Arts.
Je l'avais offert à mes parents
». Ce tableau n'est pas à
vendre, comme une dizaine de toiles
anciennes qui proviennent de la collection
personnelle de Michel Clos.
La Manche Libre – 15 décembre
2000 |