Edito de la semaine

L'édito de la semaine du 9 au 15 novembre 2011  par André Ruellan  nord-cinéma.com 
 
 Pour une semaine encore marquée dans les souvenirs de quelques-uns
d'entre nous par les récentes et sombres tragédies guerrières dotées du
nom de victoires, il est bon de retenir les sorties de comédies hexagonales
qui me paraissent bien faites pour divertir sans arrières pensées.
D'abord, Mon Pire Cauchemar réalisé par Anne Fontaine qui nous offre le
luxe étonnant mais plein de saveur, de réunir Isabelle Huppert en dame
concée et intello féru d'arts, qui se trouve amenée à fréquenter un drôle
de type rigolo et sans gêne en la piquante personne de Benoît Poelvoorde,
et ce par l'amitié de leurs fils respectifs. La lutte des classes dans ces
conditions ne peux que réjouir.
Liesse aussi avec Christian Clavier qui opère un retour derrière la caméra
et devant aussi bien sûr, dans une comédie bien tendance à propos de
l'adoption d'une petite Thaïlandaise par deux homosexuelles, avec toutes
les complications amusantes qui en résultent au gré de personnages bien
définis. Tel est le thème de On ne Choisit pas sa Famille où, aux côté de
Jean Réno, Muriel Robin  de retour à l'écran, exprime la grande qualité
de son talent de comédienne.
 
 Avec Contagion , on nous refait le coup du virus mortel et de la contagion
qui s'ensuit, celà dans une période où nous sommes censés nous faire
vacciner contre la grippe saisonnière. C'est pas très judicieuxcomme date
 pour ce thriller de Steven Soderbergh à l'étincelante distribution où Marion
Cotillard campe une scientifique totalement débordée par ces fâcheux
évènements.
 
 Du social, de l'amour , la maladie et le problème du surendettement des gens,

tels sont les motifs généreux du long drame Toutes nos Envies réalisé par Philippe

Lioret où l'on voit se débattre un vétéran de juge, Vincent Lindon et une jeune

collèguepersonnifiée par la sensible Marie Gillain. Il y aurait bien une petite histoire
d'amour dans l'air, mais la dame n'a plus que quelques mois à vivre. Triste!

 

 Celles qui aimaient Richard Wagner est un curieux film de Jean-Louis

Guillermou qui se déroule de notre époque vers autrefois, dans plusieurs pays

d'Europe où séjournait  le compositeur favori de Louis II de Bavière.
Un personnage féminin permet ainsi de relier ces époques et de parcourir

l'univers Wagnérien et son créateur interprèté par l'excellent Jean-François

Balmer tandis que le rôle de Louis II est tenu étonnamment par Stéphane Bern.

Le ténor Roberto Alagna y ravit aussi les amateurs de bel canto.

 

 Bonsaï , drame franco-chilien projeté à Cannes 2011, rend compte des affres

d'un écrivain improvisé qui s'inspire de sa vie avec ce que l'on peut attendre

de fiction et d'imaginaire et où s'attardent de fragiles sentiments aussi ténus

et symboliques qu'un bonsaï.

 

 Rares sont les films autrichiens, mais souvent de qualité. Michael traite du grave

problème de la pédophilie de la part d'un homme de 35 ans qui enlève et viole

un garçon de 10 ans, le déroulement de cette oeuvre étant montré du côté du

pervers. Noces éphémères est un film iranien qui soulève les conséquences d'une

étrange coutume en ce pays : le mariage à durée déterminée auquel se plient

encore de jeunes iraniennes.

 

 Enfin, cette semaine, les amateurs de documentaires sont gâtés par quatre films:

Françaises évoquant leur intégration citoyenne. Honk plonge dans le douloureux

problème de la peine de mort au Texas. Khodorkovski trace un portrait acerbe du

personnage et Zones d'ombre nous transporte au Palais de Justice de Saint Omer

et soulève les problèmes de la justice et des procès.

 

Bonnes séances et bons films ! Par André Ruellan.